Vague
Hirondelle

9. LE MURMURE DES ARBRES AUX HOMMES

Cartes postales sonores
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9. LE MURMURE DES ARBRES AUX HOMMES
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Du bonsaï au pommier en passant par le marronnier de nos villes, l’arbre est notre compagnon de tous les jours, à la fois impavide et exubérant, rassurant et mystérieux. Combien de fois passons-nous à côté de lui sans faire attention qu’il soit centenaire, voire pluricentenaire…

L’arbre a une logique qui ne ressemble pas à celle de l’homme ! Et pourtant un lien très fort nous unit à ce géant profondément enraciné dans notre culture.

Comme les hommes, les arbres ont besoin de l’air pour respirer, de l’eau et des sels minéraux pour vivre et croître !

Leur alimentation : l’eau, la capture d’énergie solaire, du carbone présent dans l’air qu’ils transforment en sucres pour leur croissance !

Comme les hommes, c’est la loi du plus fort ! C’est une course de vitesse entre les arbres qui se bousculent pour pousser vers le haut ! Et la concurrence est rude ! Le succès viendra à ceux qui auront les branches qui se ramifieront le mieux, déploieront leurs feuilles, s’orienteront comme des panneaux solaires pour se faire une jolie place.

Comme les hommes, les arbres communiquent et échangent avec leurs voisins ! Ils se reconnaissent entre eux, ils savent signaler un danger par voie aérienne à travers la production d’une substance. En dépit de la loi du plus fort, ils montrent pourtant un bel exemple de solidarité et de générosité entre eux !

Comme les hommes, ils pratiquent Internet à leur façon ! Eh oui, sous terre, c’est le réseau internet en action ! C’est le « wood wide web ». On a en effet longtemps pensé que les racines se limitaient à l’espace défini par l’arbre ! Mais non, les racines horizontales s’étendent jusqu’à des distances à au moins deux fois la hauteur de l’arbre. Elles sont fines, nombreuses et très ramifiéees par des filaments qui prennent la forme d’une gigantesque toile.

Comme les hommes, les arbres ont presque un « cerveau » ! Ils ont une réelle perception de l’environnement qui les entoure ! Ultra-connectés, ils enregistrent ses joies, ses blessures et il suffit de regarder une souche pour découvrir les événements de leur vie.  Les hommes ont les souvenirs, les arbres laissent des empreintes.

Mais ce qui nous éloigne véritablement de l’arbre, c’est son échelle du temps bien différente de la nôtre. La vie d’un arbre dure dix ou vingt fois plus longtemps que celle d’un être humain et sa vie s’étale sur des siècles, voire davantage. Ayant une capacité à bourgeonner indéfiniment, serait-il immortel ? Les arbres détiendraient-ils le secret de l’éternelle jeunesse ?

Finalement, symbole de sagesse et de stabilité, l’arbre n’a t-il pas un message à nous transmettre ? L’éloge de la lenteur, face à l’homme toujours pressé ? Sa capacité de « résilience » ? Son sens de l’humilité ? Et ne nous rappelerait-il pas la fragilité de l’être vivant ?

Texte écrit et lu par Anne-Sophie Tournier
Signature sonore et sound design : Vincent Lagadrillière- Superpose studio